jeudi 21 août 2014

La différence entre pitié et compassion

La question a été posée, et la réponse m'a semblé terriblement claire : la pitié se base sur un jugement, souvent de valeur, alors que la compassion est dénuée de jugement.

Souvent, on exprime de la pitié par rapport à une personne dont l'état ou la situation nous pousse à la considérer inférieure, socialement, émotionnellement, intellectuellement, financièrement... En se plaçant par rapport à cette personne, notre égo fabrique une nouvelle preuve que le monde est basé sur un principe de dualité et de séparation. L'opposé étant de considérer que nous, être humain, sommes une petite cellule dans un organisme (animal ?) géant et conscient appelé La Terre. Nous sommes alors un être à part, mais aussi faisant partie d'un Tout.

Quand je lis cette prière "Ayez pitié de nous pauvres pécheurs", je me dis que c'est vraiment une vision humaine du divin. Un Être Eveillé, proche du divin comme l'on pourrait imaginer Marie (ou toute figure divine féminine), serait dénué de jugement, d'égo, et conscient de la notion d'Un. De plus, se placer soi-même très bas, de manière tout à fait hypocrite d'ailleurs, c'est rechercher de l'approbation, de la part de quelqu'un qui nous contredirait : "Tu as raison, je suis moins pauvre que toi, mais tu n'es pas vraiment pauvre en fait...".
Que ressentez-vous en remplaçant cette phrase par : "Ayez de la compassion pour nous qui vous aimons" ?

Comment donc exprimer de la compassion sans tomber dans la pitié ?
Je pense que la compassion nécessite une certaine distance. Pour garder cette distance, imaginez que vous donnez de l'amour avec la pression équivalente à celle d'une lance à incendie, qui maintiendra la personne concernée suffisamment éloignée pour que vous ne ressentiez pas d'attachement. Vous serez une personne qui donne de l'amour, sans qu'on puisse vous définir plus que cela - un peu comme un pompier méconnaissable sous son casque. Faites-le parce que votre Coeur vous y invite, parce que vous avez VRAIMENT envie de le faire. Abandonnez la culpabilité, souvent liée à la morale religieuse. N'attendez rien en retour, que ce soit maintenant ou après votre mort. Donner de l'amour à une personne, c'est aussi aimer une partie de Soi en tant que Tout.

Surtout, ne vous forcez jamais. Et n'en faites pas trop : laissez-en un peu pour les autres aussi ;)

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